Pourquoi le chewing gum ballonne-t-il ?

Après les États-Unis, la France est le pays le plus grand consommateur de chewing-gums. De multiples raisons font que l’on décide de mastiquer un chewing-gum. Par exemple, lorsque l’on n’a pas eu le temps de se brosser les dents. Il nous arrive aussi de sortir une gomme à mâcher tout simplement parce que l’on s’ennuie. D’autres peuvent en avoir besoin pour mieux se concentrer, pour se débarrasser du stress ou pour éviter de grignoter. Cependant, cette habitude peut générer des problèmes dans le transit intestinal, à commencer par des ballonnements. Vous vous demandez comment cela peut être possible ? Nous vous donnons plus de détails dans cet article.

De quoi est composé le chewing-gum ?

La gomme peut être agréable à mâcher et certains font parfois des éloges sur ses bienfaits sur la santé. À titre d’exemple, il peut favoriser la salivation. Cette dernière contribue à contrer la formation des caries (à l’exception des chewing-gums contenant du sucre). La capacité de cet aliment à diminuer le stress est aussi liée à la sécrétion amoindrie de cortisol chez les mâcheurs. Il peut aussi stimuler le transit après une opération du côlon. En somme, il a ses bons côtés.

D’un autre côté, il est aussi à l’origine de ballonnements et autres effets néfastes pour le corps. Et cela est principalement dû à sa composition. Il est généralement composé :

• De la gomme de base : elle est formée de résine de pin qui lui procure ses propriétés gonflantes, d’émulsifiant pour la texture et de polymères qui lui procurent son élasticité. Elle se compose aussi de cires, d’huiles essentielles et d’antioxydants (BHA et BHT).

• D’arômes synthétiques ou charges minérales : pour les arômes acides (ex. : citron), l’on utilise du talc. Pour ce qui est des chewing-gums à la menthe ou à la chlorophylle, l’on a recours au carbonate de calcium.

• De colorants : cela peut être du dioxyde de titane (colorant blanc), également présent dans des produits cosmétiques comme le savon et dans les pâtisseries industrielles. Il y a aussi l’acide carminique (colorant rouge), un composé qui peut engendrer des problèmes respiratoires et des allergies.

• D’édulcorants (faux sucres ou Fodmaps) : il s’agit en particulier du xylitol ou du sorbitol que l’on met dans les chewing-gums dits sans sucre. Certains peuvent apporter des troubles du fonctionnement des intestins. D’autres comme le cyclamate ou l’acésulfame K ont des pouvoirs sucrants élevés.

• De conservateurs.

Les effets néfastes de la pâte à mâcher

Certains ingrédients ajoutés dans la composition du chewing-gum sont potentiellement dangereux pour la santé. Les antioxydants, notamment le BHA, sont considérés comme cancérigènes. Les producteurs utilisent du BHT à la place, qui est moins nocif, bien qu’également suspecté.

Par ailleurs, si beaucoup aiment bien mâcher un chewing-gum après le repas ou pour chasser la mauvaise haleine, il n’est jamais bon d’en abuser. De fait, voici plusieurs conséquences provoquées par cette habitude.

Digestion perturbée et formation de gaz

Si le chewing-gum peut contribuer à une meilleure digestion, une consommation fréquente est déconseillée. La mastication est l’étape qui précède la digestion, elle nous permet d’envoyer des signaux au corps pour enclencher le transit. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut prendre le temps de bien mâcher les aliments avant de les avaler.

Néanmoins, c’est totalement différent quand on parle du chewing-gum. Lorsque vous le mastiquez pendant un certain temps, vous préparez votre appareil digestif à digérer quelque chose. Malheureusement, comme il n’y a rien à avaler, vous allez ingurgiter de l’air et en remplir votre œsophage. On appelle cela l’aérophagie. Ce phénomène va causer des sensations peu agréables dans votre estomac et encombrer votre digestion. Vous serez alors sujets à des flatulences, des ballonnements au niveau de l’abdomen ou des lourdeurs d’estomac.

De plus, votre corps va sécréter inutilement trop de sucs gastriques. Cette surproduction risque de faire baisser votre capacité à en produire au moment où vous en aurez réellement besoin.

Un risque pour le syndrome du côlon irritable

Vous pensez pouvoir éviter les caries en choisissant le chewing-gum sans sucre, mais il n’est pas totalement inoffensif non plus. En effet, les édulcorants qu’il contient peuvent aussi provoquer des ballonnements.

On peut ainsi observer sur le côlon une accumulation d’eau provoquée par ces composants. De plus, ils sont difficilement assimilables par l’organisme. Les bactéries coliques contenues dans les intestins vont alors entrer en scène pour les fermenter. Cela entraîne non seulement des ballonnements, mais aussi d’autres maux tels que la diarrhée, la constipation ou des douleurs abdominales.

Ainsi, si vous présentez déjà un syndrome du côlon irritable, la consommation de la gomme est déconseillée. En ajoutant l’avalement excessif d’air, elle risque d’aggraver la situation.

Autres conséquences de la consommation du chewing-gum

La mastication excessive de votre gomme augmente vos envies de « malbouffe ». Même si elle diminue la sensation de faim, son goût mentholé peut modifier votre perception de certains aliments plus bénéfiques (comme les fruits et légumes), et vous faire rechercher une nourriture plus grasse. Dans tous les cas, le chewing-gum n’est visiblement pas un bon allié pour une taille fine si c’est ce que vous recherchez !

En outre, mastiquer des chewing-gums à longueur de journée sollicite énormément les articulations se trouvant entre la mâchoire et le crâne. Cela peut fatiguer ces articulations et occasionner des migraines chroniques.

Du point de vue environnemental, la pollution engendrée par la consommation de gomme à mâcher n’est pas non plus des moindres. Certains consommateurs n’hésitent pas à coller le reste de leur chewing-gum n’importe où. Et pourtant, il prendra environ 5 ans pour se désintégrer, de quoi faire réfléchir...

Comment lutter contre ces ballonnements ?

Si vous voulez supprimer entièrement les ballonnements, le mieux serait d’arrêter votre consommation de chewing-gum. Toutefois, comme il peut aussi avoir des bienfaits sur la santé, une mesure si drastique n’est pas forcément nécessaire. Vous pouvez choisir de simplement limiter le nombre de gommes que vous mastiquez. Après tout, une consommation modérée est la clé pour tout type d’alimentation, et rien de tel qu’un diététicien ou une diététicienne pour vous aiguiller dans cette voie .

En prendre 5 à  6 en une seule journée est déjà une limite suffisante pour éviter de graves répercussions. Mais si cela vous semble difficile, veillez à ne pas dépasser un quota maximum de 10 par jour.

Sinon, il existe aussi des versions plus naturelles que vous pouvez trouver en pharmacie. Elles sont moins savoureuses, mais nettement moins dangereuses.